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21/02/2022

Robert Seethaler : Le Champ

robert seethalerRobert Seethaler, né en 1966 à Vienne, est un écrivain, scénariste et acteur autrichien. Il partage son temps entre Berlin et Vienne. Paru en 2020, Le Champ, vient d’être réédité en poche.

Paulstadt, un village dans la campagne autrichienne. Un homme d’un certain âge vient chaque jour se promener dans le cimetière, qu’ici on nomme le Champ, il y flâne et rêvasse devant toutes ces tombes, tous ces morts il les a connus. Et chacun d’eux d’évoquer sa vie passée, s’adressent-ils au flâneur, est-ce le visiteur qui ne fait que se remémorer ce temps révolu… ?

Si vous aimez les romans délicats, sans véritable intrigue à proprement dit, faisant la part belle à votre imagination et à vos émotions, ce livre est pour vous.

Ici le Champ, les morts vous parlent ! En une trentaine de chapitres, de quelques pages à peine, parfois une seule même, autant d’habitants décédés de ce village vont nous conter un peu de leur vie. Chaque chapitre peut être pris comme une très courte nouvelle indépendante mais en réalité chacune se raccorde avec la suivante ou une autre plus loin par le biais de ses acteurs puisque tout le monde se connaissait. Tous ces minuscules pans de vie mis bout à bout, comme une couverture en patchwork, créent un ensemble cohérent, portrait d’une petite ville de province, caléidoscope de caractères et de figures.

Vont donc venir sur le devant la scène, le temps d’un court monologue, un curé ayant perdu la foi au point de mettre le feu à sa propre église, un immigré musulman épicier apprécié, le maire, élu corrompu mais qui l’assume pleinement, le facteur… et puis des gens plus ordinaires, jeunes ou âgés, avec leurs amours, leurs joies et leurs peines…

Il m’est difficile de vanter les qualités de cet ouvrage car il est tout en finesse, en émotions délicatement formulées, en empathie pour chacun des protagonistes. Bref, c’est très beau, c’est très fin, ça se mange sans faim.   

 

« C’était la partie la plus ancienne du cimetière de Paulstadt, que beaucoup appelaient simplement le Champ. Autrefois il y avait là une friche qui appartenait à un fermier nommé Ferdinand Jonas. C’était une mauvaise terre jonchée de pierres et de boutons-d’or toxiques, que le paysan s’était empressé de refiler à la commune à la première occasion. Elle ne valait rien pour les bêtes, elle ferait bien l’affaire pour les morts. »

 

robert seethalerRobert Seethaler   Le Champ   Folio  - 252 pages -     

Traduit de l’allemand (Autriche) par Elisabeth Landes